Archives 2019

ENTRE MURS ET FRONTIÈRES: LES ENJEUX DE LA CITOYENNETÉ ET DE LA CULTURE. LE CAS BORDER ART

Par Iris Delcambe, collaboratrice occasionnelle, Association Marcel Hicter

Le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin du 9 novembre dernier constituera le point de départ de notre analyse. A travers un bref historique de l’évènement, nous mettrons en évidence l’importance du mur comme espace et support de l’expression populaire et artistique ainsi que la valeur symbolique qu’il acquiert lorsqu’il matérialise une frontière. En effet, nous verrons comment le mur de Berlin devient l’emblème du Border Art. Un courant artistique né dans le sillage du Street Art qui se fonde sur les problématiques complexes liées aux frontières qui ont tendance à détruire les droits les plus élémentaires des citoyens du monde.

LE MÉDIATEUR CULTUREL, UN ACTEUR PRÉCAIRE DE LA CULTURE ?

Par Iris Delcambe, collaboratrice occasionnelle, Association Marcel Hicter

L’analyse  suivante se propose d’alimenter le débat autour de la « médiation culturelle », notion très en vogue dans les milieux culturels européens. Avant tout, précisons au lecteur que les constatations qui seront développées ci-dessous sont issues d’expériences et de réflexions personnelles. Il n’est donc pas question de produire une réflexion théorique sur le concept de médiation.  Au contraire, il s’agit de partir du concret et d’incarner cette notion dans une expérience subjective. Cependant, cette analyse peut être objectivée en tant que témoignage de l’expérience vécue d’un individu dans un contexte spécifique (celui de la médiation culturelle) et dans une période géographique (Bruxelles) et une temporalité (2017-2019) relativement circonscrites.

BAUHAUS ET DÉMOCRATIE: CONCEPTION ORIGINELLE ET RÉCEPTION CONTEMPORAINE.

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

En 2019, L’Allemagne célèbre avec faste le centenaire de la création du Bauhaus notamment en investissant les trois villes emblématiques qui ont accueilli, chacune en leur temps, l’École de ce très célèbre mouvement artistique. Ainsi, la création de deux musées, respectivement à Weimar et à Dassau, ainsi que l’organisation d’une multitude d’évènements (festivals, expositions, conférences, etc.) à Berlin mais également partout dans le monde (de Tokyo à Kinshasa) sont autant d’ exemples qui illustrent l’importance de l’héritage moderne et international du Bauhaus sur les scènes artistiques contemporaines.

LA CULTURE ENTRE DÉMOCRATIE ET TOTALITARISME, L’APPORT DE THÉODORE ADORNO.

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Le citoyen des démocraties occidentales actuelles est-il vraiment libre de ses pensées et de ses choix. Participe-t-il activement aux débats culturels et politiques ? Ou l’idéologie capitaliste et libérale sur laquelle reposent nos sociétés modernes l’a-t-elle réduit à la figure d’un simple consommateur passif, incapable de remettre en question le système établi ? Quel est son rôle dans une Europe qui, de plus en plus souvent, voit l’accession de partis politiques extrémistes prônant des idéologies de haine et de violence à la tête des gouvernements élus démocratiquement ? Ces questions sont très complexes et n’appellent pas une réponse univoque.

POUR UNE ÉDUCATION DU CITOYEN À L’IMAGE, ANALYSE DES PORTRAITS DU POUVOIR.

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Les procès des « décrocheurs », ces citoyens qui enlèvent des mairies le portrait officiel du président Emmanuel Macron, émaillent l’actualité française en ce mois de septembre 2019.  Ce phénomène illustre à la fois l’importance du rôle de l’image dans nos sociétés mais également les liens étroits que celle-ci entretient avec la sphère politique. Dans cette analyse nous tenterons d’éclairer ces liens à travers deux exemples.

SORTIR DU « DÉSERT CULTUREL ». LE PARC ACTION SCULPTURE DE VIROINVAL

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Les milieux ruraux sont parfois qualifiés de « déserts culturels » en raison de leur faible densité de population et de l’absence d’infrastructures muséales. Il faut néanmoins souligner que ces caractéristiques sont souvent compensées par la polyvalence qu’offrent ces lieux. La non-existence de lieux strictement dédiés à la culture ou l’absence de structures importantes donnent naissance à des formes culturelles particulières propices à l’itinérance.

INTÉGRER L’ART CONTEMPORAIN DANS L’ESPACE PUBLIC. PHILIPPE HOORNAERT ET ACTION SCULPTURE

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

La création artistique a toujours eu recours aux technologies de pointe de son époque ; ceci est d’autant plus vrai pour la sculpture monumentale. Les œuvres artistiques sont donc également des réalisations demandant une maîtrise technique poussée. À notre époque (post-)industrielle, la production artistique contemporaine a également incorporé à son panel de techniques des manières de travailler propres à l’ingénierie. Ainsi, certain.e.s plasticien.ne.s réalisent leurs œuvres dans des ateliers spécialisés en fabrication industrielle (chemin de fer, aéronautique, etc.).

« NOUS SOMMES EN PLEIN CIEL ET NOUS NE REDESCENDRONS PAS ». ÉMILE ZOLA ET L’EDUCATION POPULAIRE

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

L’idéalisme socialiste défendu par Proudhon ne manquera pas de faire réagir le jeune Émile Zola. Alors âgé de 24 ans, il écrit un article sur Du principe de l’art et de sa destination sociale. Dans un ouvrage intitulé Mes causeries littéraires et artistiques, Zola écrit un chapitre intitulé « Proudhon et Courbet ». Il y écrit que Proudhon et lui ne sont « pas du même monde ». En effet « il (Proudhon) désire faire de moi un citoyen, je désire faire de lui un artiste ». Émile Zola (1840 – 1902) est considéré comme le chef de file du naturalisme en littérature.

LE CITOYEN EST-IL UN ARTISTE COMME LES AUTRES ? PROUDHON ET « L’ART EN SITUATION »

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

La démarche artistique de Courbet et les thèses qu’il développe à partir de 1861 à propos de la dimension émancipatrice, sociale et démocratique de l’art sont appropriées et développées par l’essayiste et polémiste français Pierre-Joseph Proudhon (1809 – 1865) dans un ouvrage intitulé Du principe de l’art et de sa destination sociale, qui paraît à titre posthume en 1865. Nous analyserons ici la position de Proudhon et nous essaierons d’en dégager les grandes tendances.

L’ART D’AVOIR LES PIEDS SUR TERRE. LA PEINTURE DEMOCRATIQUE DE GUSTAVE COURBET

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

À quoi sert l’art ? À rien ? À décorer ou à orner ? À attirer les foules ? À inspirer un changement dans la société ? À mobiliser chacun.e pour incarner concrètement un changement sociétal ? Peut-être un peu tout cela à la fois, mais pas forcément en même temps. Pour autant, toutes ces questions demeurent d’actualité aujourd’hui. Il ne s’agit pas là que d’un débat esthétique : il en découle des prises de décisions politiques en termes de subsides, de succès et de carrières.

L’ART DE CRÉER DU LIEN. POUR UNE ESTHÉTIQUE DU CARE

Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Existe-t-il aujourd’hui, de la part des pouvoirs publics belges francophones, une tendance affichée à faire endosser à l’art et aux artistes un rôle d’accompagnateurs/trices sociaux/les ? En d’autres termes, demande-t-on aux artistes de faire un travail d’assistant.e.s social.e.s. C’est en tout cas ce que ressentent plusieurs créateurs.

Depuis les années 70, afin d’optimiser leurs performances, une série d’entreprises issues du secteur privé ont commencé à réfléchir à leur organisation interne. Questionner l’organisation des associations revient à questionner leur gouvernance. Il est rapidement apparu que les modèles proposés dans ces entreprises venaient interroger la nature même du travail qui était entrepris par chacun de membres qui les composent. Ces réflexions sur le sens, les finalités et les valeurs du travail font aujourd’hui écho aux organisations du secteur public ainsi qu’à des associations, des coopératives, etc. Nous analyserons ici la notion de gouvernance et nous introduiront deux modèles de gouvernance collaborative : la Sociocratie et l’Holacracy.

LEADERSHIP PARTAGÉ ET INTELLIGENCE COLLECTIVE
Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Le secteur culturel possède des figures de proue, des leaders charismatiques, des chefs de file emblématiques qui sont perçus comme de grands stratèges ayant pu s’adapter à la complexité du terrain et relever des défis en guidant leurs collaborateurs. Des noms tels Harald Szeeman ou Franco Dragone apparaissent rapidement quand nous pensons à ces personnalités. Ce type de leadership est aujourd’hui confronté à la complexité croissante des tâches à effectuer.

PASSÉ COLONIAL ET PENSÉE-FRONTIÈRE
Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Ces dernières années, le traitement des vestiges du passé colonial a fait l’objet de nombreux débats, réflexions et recherches. Les propositions de construction de processus éducatifs visant à mettre en lumière ces problématiques s’intensifient également. Plusieurs auteurs dont Walter Mignolo et Madina Tlostanova – à qui nous consacrions notre précédente analyse – ont entrepris de montrer que le colonialisme est plus qu’un modèle politique, militaire, juridique ou administratif.

NOTE DE LECTURE : APPRENDRE À DÉSAPPRENDRE 
Sur base de Learning to Unlearn. Decolonial Reflections from Eurasia and the Americas, de Walter Mignolo et Madina Tlostanova
Par Mathias Mellaerts, chargé de mission, Association Marcel Hicter

Walter Mignolo est un chercheur argentin, professeur de sciences humaines à l’Université Duke aux Etats-Unis. Il a publié de nombreux ouvrages sur la sémiotique et la théorie littéraire. Il s’est particulièrement intéressé aux concepts de « colonisation mondiale », de « géopolitique du savoir », de « transmodernité » et de « pensée frontalière (Border-Thinking) ». Madina Tlostanova est une chercheuse et écrivaine russe, professeure de philosophie à la RANEPA (Académie russe de l’économie nationale) à Moscou. Elle a notamment travaillé sur « l’esthétique transculturelle » et sur « les interprétations post-décoloniales des subjectivités, de la fiction et de l’art contemporain post-soviétiques ». Mignolo et Tlostanova ont participé au développement du concept de « décolonisation ».